Les filles comme toi

Mise en scène Sophie Galle

Texte Sophie Galle

Jeu Flore Augereau et Céline Malestroit

Lumière Louise Maffeis

Costumes Julie Michel

Ce spectacle traite de la question des femmes qui, dans nos sociétés, ne sont pas encore l'égale des hommes, que ce soit au travail ou à la maison. Certain.es ne veulent pas l'entendre et revendiquent les droits déjà acquis. Cela ne suffit pas, et celles et ceux qui osent le dire passent pour hystériques : les rires provoqués décrédibilisent le discours. Les militant.es du féminisme sont irrémédiablement associées à la féministe agressive et en colère. Oui, il y a de la colère, et elle est légitime car en tant que femme nous devons toujours nous poser des questions, faire des choix, nous positionner. Faire le choix de se taire, de laisser passer ou de dire non. Femmes et hommes ne sont pas égaux.

Il s'agit d'un combat du quotidien car c'est là que le sexisme est le plus ancré. On peut parler des tâches ménagères pas toujours partagées : il est souvent dit d'un homme qu'il « aide » sa femme à la maison. Le ménage reste donc le domaine de la femme, même quand l'homme participe.

Il s'agit de toutes ces femmes qui ont l'impression d'être au même niveau que les hommes, parce qu'elles ont pu faire des études et travailler. C'est un mensonge. D'une part car beaucoup de métiers sont encore « genrés », d'autre part parce que les patrons sont plus rarement des patronnes.

À partir de ce constat, ce spectacle souhaite montrer une réalité que l'on refuse encore de voir. Les plaisanteries misogynes permettent de véhiculer des idées sexistes. Si l'humour est à manier délicatement, il peut toutefois permettre d'amener le public à une réflexion. C'est donc sur un ton léger et non moralisateur que ce spectacle propose d'aborder ces questions. Afin d'amener les spectateurs à la réflexion, nous devons accepter que chacun suive à son rythme son propre cheminement. Par conséquent, la réflexion collective prend du temps. L'objectif est d'amener à une prise de conscience sans qu'elle s'accompagne d'un sentiment de culpabilité.

« Le fait de prétendre que les hommes sont compétitifs et agressifs en raison de la testostérone et les femmes sociables et émotives en raison des œstrogènes n'est pas en adéquation avec la réalité biologique. »

Sous les pavés, le genre Caroline DAYER

Sortie de résidence Nouvoitou
5 mars 2020
crédit photo Céline Salin

La société attribue à la nature des comportements qui sont en réalité culturels. Une fois que l'on comprend cela, tout est à repenser.

Comment s'assumer en tant que féministe contre ces idées reçues ? Qu'est-ce qu'une féministe ? A-t-elle le droit d'être coquette ? Est-ce qu'une femme qui aime faire la cuisine est soumise à son mari ?

Et si je fais toutes ces choses en pleine conscience, suis-je toujours manipulée par la société ?

Ce spectacle parle d'identité à travers le féminisme. Nous sommes des êtres complexes avec des contradictions. En cherchant qui nous sommes, on se pose la question des influences et des manipulations.

Être féministe ne revient donc pas à coller à une représentation, c'est un combat au quotidien sur des petites choses.

Dans ce spectacle, il y aura donc deux personnages féminins : l'image que nous avons de la féministe et la femme qui reste encore à la place qu'on lui donne depuis des siècles. Cette femme, c'est celle à qui on a menti en lui faisant croire qu'elle était libre. Elle travaille mais s'occupe des enfants et de la maison plus que son conjoint. Ce sont des représentations qui vont dialoguer, s'interroger et échanger sur leur vie de femme.

Avec le soutien de

Hourraillis, Ferme de Quincé, Rennes

La maison de quartier Villejean, Rennes

Les échappés du bal, Château de Bellevue, Bazouges-la-pérouse

élaboratoire, Rennes

Mairie de Nouvoitou

Extrait

« A- Une femme comme moi, quand est ce qu'elle se révolte ? Entre le repassage et le cours de danse de sa fille ?

B- Non, mais entre le repassage et le cours de danse de son fils ou le cours de foot de sa fille, peut être !

A-Tu es tellement agressive. Comment veux-tu que je t'écoute ?

C'est pour ça que tu n'arrives pas à garder un homme. »

Les filles comme toi